La faute aussi à la lenteur des procédures « si nous ne sommes pas encore champions d’Europe de la production d’énergies renouvelables, nous sommes champions d’Europe, voire du monde, des procédures, si on les exportait, notre balance commerciale serait considérablement excédentaire ». Il faut accélérer et « je suis venu vous dire que la France doit devenir le champion industriel de l’éolien flottant ! ». En 2023-2024 ce seront 9 éoliennes expérimentales qui seront mises en œuvre au large de Gruissan, Leucate, Barcarès et Fos-sur-Mer, le premier parc au large de la côte narbonnaise à 22 km des côtes, l’autre au large de Fos-Sur-Mer avec une alternative au large du Roussillon. Et ensuite, il ne faudra pas renouveler l’erreur du photovoltaïque où l’essentiel des composants sont produits à l’étranger : « cela fonctionne si on atteint un second objectif qui fait l’objet du plan France 2030 présenté par le président Emmanuel Macron, à savoir produire le plus en France les composants industriels de cette technologie éolienne offshore ! ».
Jean Castex annonce donc que 2 appels à manifestation d’intérêt (AMI) vont être lancés avant fin mars, l’un vers les ports, un maillon industriel essentiel, et l’autre à destination des industriels, sachant que 300 000 € seront affectés dans le cadre du plan France 2030, une partie de l’enveloppe globale de 1 milliard d’euros consacrée à l’innovation et à l’industrialisation des énergies renouvelables. Ce qui fait dire à Jean Castex, s’adressant à Henri Martin « je ne viens pas à Port-La Nouvelle par hasard », l’extension du port contribuant aux objectifs stratégiques de l’Etat qui soutient le projet global du port par une dotation de 32 millions d’euro, un dossier instruit par le Préfet de Région et le Préfet de l’Aude. Au-delà de l’éolien offshore, le projet « hydrogène vert » sur lequel s’est engagé Port-La Nouvelle est soutenu par l’Etat par l’installation d’un électrolyseur en 2024. Le maire Henri Martin avait raison de dire à Jean Castex que « le pari de l’avenir est en train d’être gagné au travers d’un port qui s’inscrit dans la modernité d’un siècle exigeant, adapté aux grandes mutations humaines et environnementales dont nos successeurs seront les héritiers et les acteurs ».
Reportage William Barbier
Dans son intervention, Jean Castex a insisté sur le principal défi qui consiste à concilier l’incontournable et indispensable transition écologique et la croissance économique. Il déplore la trop forte dépendance aux énergies fossiles (2/3 de la consommation avec le pétrole, le gaz et le charbon). La nécessité de ne plus dépendre du pétrole et du gaz russes d’ici 5 ans se traduit par une stratégie en 3 actes : sobriété énergétique, remplacement des énergies fossiles par l’électricité partout où c’est possible, production sur notre territoire national et en Europe d’une électricité décarbonée en se basant sur les énergies renouvelables et le nucléaire. L’objectif pour l’éolien offshore est de construire 50 parcs éoliens d’ici 2050 pour une capacité installée de 40 GW, soit 20% de la consommation électrique en France, 2e source après le nucléaire : « pour devenir le fleuron de l’éolien offshore, nous devons passer des expérimentations aux parcs commerciaux dans les zones définies les plus propices, en tenant compte des impacts sur la biodiversité, les paysages et en terme de cohabitation avec les autres usagers de la mer, à commencer par la pêche, un secteur économique qui contribue aussi à notre souveraineté alimentaire ». Le ministre a insisté sur l’enjeu environnemental particulièrement important en Méditerranée « qui accueille 17 000 espèces, soit 10 % des espèces répertoriées dans le monde, alors qu’elle ne représente que 1 % de la surface maritime de la planète ». Revenant sur l’éolien, le ministre a officialisé le lancement par l’Etat de 2 appels d’offres pour sélectionner les industriels construisant et exploitant 2 parcs éoliens commerciaux en Méditerranée, d’une capacité chacun de 250 MW, pouvant être étendus dans un deuxième temps à 750 MW, représentant 10% de la consommation électrique des régions Occitanie et PACA. Jean Castex reste réaliste car à ce jour ce ne sont « que » 7 parcs qui sont contractualisés pour produire 3,5 millions de GW, « c’est bien, mais soyons clairs, trop peu ! » et de déplorer que le développement soit trop lent car « nous n’avons aucun parc industriel en France, alors que 5 000 éoliennes en mer tournent en Europe ! ».
Représentant Carole Delga, présidente du Conseil Régional d’Occitanie, Didier Codorniou a retracé l’origine de ce moment historique pour l’Occitanie et le pays, commencé en 2013 avec la création du Parlement de la mer, et en 2016 avec la trajectoire de la Région fixant les objectifs des énergies renouvelables, une ambition à laquelle s’est jointe celle de la PACA. Aujourd’hui, avec le port de Port-La Nouvelle comme vaisseau amiral au cœur de la stratégie globale avec l’annonce de deux fermes pilotes en 2025, Didier Codorniou se félicite de ce que la Région ait compris l’opportunité de ce qui était à l’époque un « projet un peu fou » consistant à faire flotter des éoliennes de plus de 150 m de haut, pesant avec leur flotteur 4 500 tonnes, sur une superficie de 45 x 45 m « presque la moitié d’un terrain de rugby ». Didier Codorniou a cité et salué tous les partenaires, opérateurs et intervenants industriels du chantier titanesque qu’est ce futur port de la transition énergétique qui réunit 70 entreprises et jusqu’à 350 personnes par jour.
Et pour ce faire, le projet d’installation d’éoliennes flottantes en mer Méditerranée s’inscrit dans les objectifs de la loi sur la Transition énergétique pour la croissance verte (2015) et la loi Energie-climat (2019). L’éolien en mer, posé et flottant, fait partie des principales filières à développer pour atteindre l’objectif de 40 % d’électricité d’origine renouvelable en 2030.
En mer, le gisement de vent est important et son impact paysager plus limité qu’à terre. Les travaux d’extension du grand port de Port-La Nouvelle obéissent à cet objectif de l’éolien offshore, le maire Henri Martin précisant « notre port sera la base avancée de montage des premiers parcs flottants en Méditerranée, preuve que nous avions raison de nous montrer déterminés et impatients », soulignant le rôle déterminant d’Agnès Langevine, vice-présidente de la Région, qui a toujours soutenu avec « écolo-positivité » et constance ce dossier. Ces paroles, Henri Martin les adressaient ce 14 mars à l’Office de Tourisme devant un public pour le moins concerné : Jean Castex, Premier Ministre, Barbara Pompili, Ministre de la Transition Ecologique, Etienne Guyot, Préfet de la Région, Thierry Bonnier, Préfet de l’Aude, Didier Codorniu, Premier Vice-Président de la <région Occitanie, Hélène Sandragné, Présidente du Conseil Départemental de l’Aude, Amiral Gilles Boidevezi, Préfet Maritime, Rémi Récio, Sous-Préfet de l’Aude, Louis Madaule, Président de la CCI de l’Aude, Jean-Michel Alvarez, Vice-Président de la Communauté d’agglomération du Grand Narbonne, Sébastien Pla, sénateur de l’Aude, Etienne Stoskopf, Préfet des Pyrénées Orientales, Alain Péréa, député de la 2é circonscription de l’Aude à l’Assemblée Nationale, Hervé Baro, premier Vice-Président du département de l’Aude, Michel Py, maire de Leucate, Robert Ménard, maire de Béziers, et de nombreux élus
Le premier ministre en visite à Port-La Nouvelle
Accroître notre souveraineté énergétique
En raison des conditions météo des prochains jours le carnaval est reporté au dimanche 3 avril 2022
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